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dimanche 31 août 2008

Être formateur ?

Le formateur c’est celui qui vous a appris toutes les bases, derrière vous, il a dit et répété, non tu fais comme ça parce que. D’une voix douce ou agressive, il est comme tout autre employé bon ou mauvais sur le plan professionnel (je ne me permettrais pas de catégoriser une personne en blanc ou noir, mais sur le plan du travail on peut parfois apercevoir cette nette distinction).


Et voilà qu’un beau jour le formateur arbore une belle chemise blanche de manager… ou disparaît…

Un mot dans la salle équipier vous informe de la place à prendre ( ou pas)…

Vous avez plus de 6 mois de vie fast-foodienne et l’étrange idée vous vient qu’il serait peut-être temps de changer de chemise.

Parfois ce sont vos collègues, vos supérieurs qui vous encouragent à postuler à cette jolie promotion.

Une promotion… ça fait du bien à l’ego, au CV aussi. La reconnaissance de ces compétences, un bulletin de salaire amélioré de quelques centimes (10 à 30 centimes de plus à l’heure), et des responsabilités…

Ces responsabilités quelles sont-elles ?
  • Le super pouvoir d’inculquer des savoirs aux nouveaux, de les guider vers la connaissance !
  • Le pouvoir de l’évaluation ! Fiche de Contrôle de Poste en main, vous voilà apte à déclarer l’équipier suivi compétent à 75% ou 10, ou 100... (Petite note, le passage de FCP est un excellent moyen pour le formateur de travailler dans une relative tranquillité et indépendance. Traduction : glandage sans chef sur le dos, retirage des mains du cambouis)
Mais la responsabilité a un côté obscur. Vous voila devenu exemple pour autrui, ce qui implique de faire le boulot tel qu’il est demandé, avec une toute soumission à la norme.
C’est là le hic.

Êtes-vous prêt à vous conformer, êtes-vous prêt à vous soumettre à la loi du grand Mc-Q ?

Bien sûr, il y aura toujours moyen de diverger, et de continuer à manger des frites en invoquant la loi du test qualité, de se poser près de la production en ne faisant rien et dire « que vous inspectez le travail d’un nouveau ».

Mais passer formateur, c’est aussi la première marche vers l’élite du Mc-Q, et tout le danger vient d’une trop grande dévotion à ce système, quitte à en perdre ses propres opinions…

Il n’empêche que j’ai vu des collègues monter les marches avec brio, gardant leur libre arbitre malgré les nombreuses tentatives de soumission au grand Mc-Q.

Mais d’autres ont vu les responsabilités leur monter à la tête, devenant des pions absolument soumis au système, ne pensant plus qu’à travers cette enseigne toute puissante. Dommage, ils avaient une personnalité, des opinions, ils étaient eux…

Un autre désavantage, c'est la frustration... Vous vous donnez corps et âme pour ce petit nouveau bien dynamique, et le voilà parti 2 jours après....
Autre cas de figure, vous passez des heures avec un équipier, vous suez pour enseigner le best of the best et voici, qu'en plein rush, ce nouveau fait un petit 100 euros de l'heure, que des clients viennent se plaindre d'oublis magistraux, qu'il a déréglé la machine à glace, voir qu'il a lancé l'alarme incendie " j'ai pas fait gaffe" dit-il...

Oui les nouveaux, c'est pas forcément facile à gérer...

Le poste de formateur est tout de même le bon compromis. Des responsabilités, mais pas trop. Je reste persuadée que c'est un poste très intéressant à obtenir, étant "juste comme il faut".

1 commentaire:

Estelle a dit…

Merci pour l'honnêteté et la clarté de ce message !

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